Je me suis souvent surpris à repenser à ces années où je pouvais passer des heures, voire des week-ends entiers, absorbé par un jeu vidéo. J’avais cette faculté presque magique de plonger dans un univers, de geeker pendant des heures, et de ressentir des émotions intenses à chaque quête réussie ou chaque combat épique. Que ce soit dans les terres de Tamriel sur Skyrim, dans Hyrule avec Zelda: Breath of the Wild, ou encore à travers les batailles interminables de World of Warcraft, j’étais pleinement présent. Mais aujourd’hui, à plus de 30 ans, je peine à retrouver cette même passion.
Pourquoi jouer ne me procure plus le même plaisir qu’avant ?
Quand j’étais plus jeune, jouer était une échappatoire. Les responsabilités étaient minimes, et le temps semblait étirable à l’infini. Je me rappelle des longues sessions sur GTA San Andreas, où je pouvais explorer chaque recoin de la carte sans jamais ressentir l’ennui. Mais maintenant, chaque tentative de replonger dans un jeu se heurte à une réalité différente : ma vie est plus remplie, et mon esprit est constamment sollicité.
Le travail, pour commencer, est une énorme part du puzzle. Je suis souvent à jongler entre plusieurs projets, des échéances serrées, et les notifications incessantes de mon téléphone. Même lorsque je trouve du temps pour jouer, il y a toujours une partie de moi qui reste connectée à ces obligations. Cela m’empêche de m’immerger pleinement dans le jeu.
Comment mes priorités ont bouleversé ma relation aux jeux vidéo
Ce n’est pas seulement une question de travail. Avec l’âge, mes priorités ont changé. Je consacre plus de temps à des activités qui me semblent essentielles : ma famille, mes amis, et parfois même simplement me reposer. Jouer aux jeux vidéo exige un certain investissement, et je me rends compte que je n’ai plus l’énergie ni la patience pour cela.
Quand je lance un jeu, je ressens souvent une forme de culpabilité. Il y a toujours quelque chose d’autre que je pourrais ou devrais faire : une tâche à terminer, un livre à lire, ou une discussion à avoir avec un proche. Le jeu devient alors une sorte de loisir volé, plutôt qu’un moment de pur plaisir.
Les distractions d’aujourd’hui me déconnectent de l’expérience de jeu
Un autre point, et pas des moindres, c’est le manque de concentration. J’ai remarqué que je suis bien plus distrait qu’avant. Mon téléphone est constamment à portée de main, et je ne peux m’empêcher de jeter un œil sur mes mails, les réseaux sociaux ou les actualités. Ces distractions me sortent complètement du jeu, même dans les moments les plus captivants.
Par ailleurs, l’offre de divertissement aujourd’hui est immense. Entre les séries, les films, les podcasts et les livres, il y a tellement de choix que je finis par me disperser. Alors qu’avant, je pouvais passer mes soirées à faire du PvP ou des raids sur WoW, maintenant je saute souvent d’une activité à l’autre sans vraiment m’investir pleinement.
La magie des jeux vidéo s’est-elle dissipée ?
J’ai parfois l’impression que les jeux ne me procurent plus les mêmes sensations qu’avant. Peut-être est-ce parce que j’ai déjà exploré tant d’univers et vu tant de mécaniques de gameplay que plus rien ne me surprend vraiment. Les jeux modernes, bien qu’impressionnants visuellement, manquent parfois de cette âme que je trouvais dans les titres plus anciens. Prenons l’exemple de Black Myth: Wukong. J’étais fasciné par ses graphismes pendant les trois premières heures, mais une fois cet émerveillement passé, je ne l’ai jamais relancé !
Pourtant, certains jeux ont réussi à rallumer cette flamme en moi. Zelda: Breath of the Wild, que j’ai littéralement exploré jusqu’à la moelle, Cyberpunk, dont le scénario presque cinématographique m’a captivé, ou encore Starfield, qui a éveillé une douce nostalgie grâce à la patte reconnaissable de Bethesda. Ces titres m’ont offert des moments de véritable passion, même si ce genre d’expérience devient de plus en plus rare.
Ces jeux ont réussi à me rappeler pourquoi j’aimais tant ce média. Mais pour beaucoup d’autres, l’étincelle ne prend plus. Ils peinent à provoquer ces émotions fortes qui me faisaient vibrer auparavant. Peut-être que la magie n’est pas totalement perdue, mais elle semble aujourd’hui plus difficile à atteindre.
Jouer, un reflet de mes évolutions personnelles
Je pense qu’à un certain niveau, les jeux reflètent aussi états d’esprit. Plus jeune, j’étais avide de nouveauté, d’exploration, et de conquête. Aujourd’hui, je recherche davantage la sérénité et la simplicité. Les jeux qui m’attiraient alors étaient complexes, demandant beaucoup de stratégie et d’implication. Maintenant, ce sont les jeux contemplatifs ou relaxants qui retiennent mon attention – mais même là, je me lasse vite.
Peut-être que cette évolution est simplement normale. Tout comme on change de goûts en musique, en films ou en littérature, nos préférences en matière de jeux évoluent aussi. Cela ne signifie pas que je n’aime plus les jeux vidéo, mais que mon approche est différente.
Ma façon de retrouver le plaisir de jouer
Malgré tout, je ne veux pas abandonner les jeux vidéo. Ils ont été une part importante de ma vie, et je sais qu’ils peuvent encore m’offrir des moments de bonheur. Ce que j’ai appris, c’est que je dois peut-être changer ma façon de jouer.
J’essaye maintenant de me fixer des objectifs plus modestes. Plutôt que de chercher à compléter un jeu à 100 %, je me contente d’apprécier l’histoire ou de vivre quelques moments marquants. Je choisis également des jeux qui correspondent à mon état d’esprit actuel : des jeux narratifs, courts, ou coopératifs que je peux partager avec des amis.
En réduisant mes attentes et en prenant le temps de savourer chaque instant, je redécouvre petit à petit le plaisir de jouer. C’est différent d’avant, mais ce n’est pas moins valable.
Pourquoi je ne renoncerai jamais complètement aux jeux vidéo
Avoir du mal à jouer aux jeux vidéo après 30 ans, ce n’est pas un échec ou une perte. C’est une évolution naturelle, le résultat de nos priorités qui changent et de notre expérience de vie qui s’enrichit. Et même si je ne joue plus avec la même intensité qu’avant, je sais que ces moments de jeu, aussi rares soient-ils, peuvent encore être une source de joie et d’évasion. Ce n’est peut-être plus une passion dévorante, mais cela reste une part de moi que je chéris.
Et vous, ressentez-vous la même chose ou avez-vous une expérience différente de la mienne ? N’hésitez pas à partager votre ressenti dans les commentaires, j’aimerais beaucoup découvrir vos points de vue.