Devenir chauffeur VTC en France implique de respecter une série d’étapes réglementaires, administratives et techniques. Le métier, en constante évolution, exige des compétences professionnelles, être titulaire d’une carte professionnelle VTC, un véhicule conforme aux normes en vigueur et une inscription au registre national. Le présent article propose une vue d’ensemble des démarches à suivre pour exercer l’activité de transport public particulier de personnes (T3P) à bord d’un véhicule de transport avec chauffeur.
Être chauffeur VTC aujourd’hui
Le métier de chauffeur VTC ne cesse d’évoluer. Depuis l’entrée en vigueur de la « loi Thévenoud » le 1er janvier 2015, l’activité est officiellement nommé transport public particulier de personnes (T3P) et encadrée avec de plus en plus de rigueur, notamment avec de plus en plus de contrôle, comme dernièrement, est venu s’ajouter à la liste, l’inscription obligatoire à tout chauffeur VTC au REVTC (registre national des exploitants VTC).
Être chauffeur VTC, ce n’est plus simplement conduire : il s’agit de proposer un service soigné, respectueux, dans un véhicule souvent haut de gamme. Vous êtes à la fois chauffeur, guide, hôte, gestionnaire et parfois entrepreneur. Ce qui n’est pas tout à fait la même chose que de travailler sur des plateformes de type UBER. Le VTC à proprement parlé se situe sur un niveau de standing au-dessus.
Quelle différence avec un chauffeur de taxi ?
Contrairement au taxi, le VTC ne peut pas circuler en maraude : il faut impérativement une réservation. Le VTC offre un service personnalisé, il n’a pas de lumineux extérieur mais une vignette réglementaire rouge apposée sur le pare-brise avant et arrière.
Les conditions pour devenir chauffeur VTC
Avez-vous le profil requis ?
3 conditions essentielles pour avoir la possibilité de passer l’examen VTC :
- Être titulaire du permis B depuis au moins 3 ans (ou 2 ans en conduite accompagnée).
- Avoir un casier judiciaire vierge au bulletin n°2.
- Passer un contrôle médical auprès d’un médecin agréé, en utilisant le Cerfa n°14880, qui mène à un avis médical positif.
Le métier exige-t-il une formation ?
La formation spécifique n’est pas absolument pas obligatoire, mais elle est par contre très fortement recommandée. Elle comprend en général entre 70 à 130 heures en centre agréé : réglementation T3P, gestion, sécurité routière, relation client. Elle facilite considérablement la réussite à l’examen.
Réussir l’examen VTC (T3P)
Organisation et contenu
L’examen est organisé par les Chambres de Métiers et de l’Artisanat (CMA). Il comporte deux parties :
- Épreuve théorique (admissibilité), organisée sous forme de QCM sur plusieurs modules : réglementation T3P, gestion, sécurité routière, français, anglais, puis modules spécifiques VTC.
Vous devez obtenir au moins 10/20 de moyenne pondérée, avec note éliminatoire minimum selon chaque module (ex : 6/20). - Épreuve pratique : mise en situation réelle (conduite, accueil client, trajet, gestion des imprévus). Elle dure jusqu’à 45 minutes. Le score minimum requis est de 12/20. Vous avez 6 mois et deux chances pour valider cette partie après la théorique.
Ces deux épreuves sont de plus en plus difficiles à réussir. Le taux moyen de réussite est de seulement 70%, il oscille sensiblement d’un département à un autre.
Un conseil : Faites une formation de qualité pour mettre toutes les chances de votre côté.
Frais et inscriptions
Le coût des épreuves complètes en 2025 est de 237€, paiement via la plateforme Evalbox (non remboursable en cas d’absence). Des tarifs réduits existent pour les reconversions (mobilité professionnelle) ou épreuves unitaires.
Les démarches administratives indispensables
Demander la carte professionnelle VTC
Une fois l’examen réussi, il faut demander la carte professionnelle VTC à votre préfecture, valable 5 ans, renouvelable. Vous devrez fournir :
- Pièce d’identité, permis B, justificatif de domicile
- Attestation de réussite à l’examen
- Avis médical favorable
- Photo d’identité
- Paiement (environ 60 à 70€ selon la préfecture).
S’inscrire au registre des exploitants VTC
Vous devez ensuite vous inscrire en ligne sur le registre national (REVTC) pour pouvoir exercer légalement. Fournissez : carte pro, immatriculation de l’entreprise (SIREN ou Kbis), assurance VTC, certificat du véhicule.
Les frais sont d’environ 170€, à renouveler tous les 5 ans.
Choisir un statut juridique
- Micro-entrepreneur : simple, souple, idéal pour tester l’activité.
- SASU, EURL : image plus professionnelle, protection du patrimoine, charges déductibles, mais comptabilité plus lourde.
Choisir et équiper son véhicule VTC
Les critères obligatoires du véhicule
Pour être conforme, le véhicule doit : (sauf hybride ou électrique)
- Avoir entre 4 et 9 places (chauffeur inclus), au moins 4 portes
- Être âgé de moins de 7 ans
- Mesurer au minimum 4,50m de long, 1,70m de large, et avoir une puissance nette ≥ 84 kW.
Ce que personne ne vous dit avant de vous lancer
Concurrence et choix de plateforme
Uber et Bolt sont des plateformes qui dominent le secteur. Elles assurent aux chauffeurs un minimum de clientèle par jour mais à quel prix ?
La vraie question est de savoir ce que l’on souhaite au final, devenir indépendant ou rester affilié aux plateformes ?
Être affilié à une plateforme est rassurant pour démarrer, vous aurez des clients rapidement et pourrez commencer à générer du chiffre d’affaires dès le premier jour.
Votre marge sera par contre réduite au stricte minimum. Par exemple, si tout se passe pour le mieux, votre rentabilité horaire net oscillera entre 15 et 20€ de l’heure. Il faudra ensuite déduire vos charges. Par contre, c’est la plateforme qui gère les rdv et les factures, un avantage très intéressant.
A la différence, du chauffeur VTC indépendant, qui s’organise tout seul pour trouver ses clients et gère lui-même ses rdv et sa facturation. Ses honoraires sont plus avantageux, car ses tarifs sont libres et aucune commission à payer. C’est probablement le statut privilégié de tous les VTC mais à condition de savoir comment trouver ses propres clients.
Conclusion
On n’arrive pas chauffeur VTC par hasard, c’est un projet qui se construit et se prépare en amont. Respecter une réglementation stricte, choisir un véhicule adapté, avoir réussi un examen, savoir gérer l’administratif, choisir le bon statut. Le parcours pour devenir VTC est en lui-même déjà une petite épreuve de la vie. Raison de plus pour respecter les chauffeurs qui travaillent en toute honnêteté et lutter contre le travail clandestin. En France la profession est très bien encadrée, les clients peuvent voyager en toute quiétude.
FAQ – Devenir chauffeur VTC et l’examen
Carte d’identité, permis B, attestation de réussite à l’examen, avis médical Cerfa, justificatif de domicile, photo d’identité, paiement des frais préfecture (60-70€).
L’examen est obligatoire pour l’obtention de la carte pro. La formation (70-130 h) n’est pas imposée, mais elle est vivement recommandée pour réussir les épreuves et apprendre la gestion, le service client, la réglementation.
Prévoir 3 à 6 mois : formation + examen, puis demande de la carte (4 à 12 semaines), inscription au registre (2 à 6 semaines).
Oui, c’est possible à condition de respecter le statut choisi (micro, SASU…) et vos obligations fiscales/sociales. Le cumul est autorisé mais demande une bonne organisation.
Non. Vous êtes indépendant et vous choisissez votre façon de travailler. Mais pour démarrer les plateformes sont un bon compromis.